Communiqué

Posted: 10 January 2022-Likes: 0-Comments: 0-Categories: Non classé

« Ce 8 août 1956, les mineurs arrivent comme tous les jours à l’aube pour arracher les pépites de charbon, dont 600 tonnes sortent tous les jours de ce site du “Pays noir”, le surnom donné à la région de Charleroi.

Mais peu après 8 heures, une erreur de manipulation d’un wagonnet va entraîner des incidents en chaîne à l’origine d’un feu qui va rapidement se propager dans toute la mine, où des hommes sont enfouis jusqu’à 1035 mètres sous terre.

Les secours parviennent à sauver quelques vies le jour même et poursuivent leurs efforts pendant deux semaines, au cours desquelles les familles espèrent un miracle. Mais le 23 août, les derniers sauveteurs remontent définitivement à la surface. L’un d’eux prononce alors deux mots qui feront le tour du monde: “Tutti cadaveri”.

Au bout du compte, seuls une dizaine de mineurs auront survécu à la tragédie. Sur les 262 victimes, de douze nationalités différentes, 136 sont italiens. A l’époque, l’Italie, aux termes d’un accord signé dix ans plus tôt avec la Belgique, échange de la main-d’œuvre contre du charbon. En 1956, 47.000 de ses ressortissants travaillent dans les mines du Royaume, constituant à eux seuls plus de 30% des mineurs du pays et plus de 50% de ceux de la région de Charleroi.

Trois ans après la catastrophe, un procès en première instance débouche sur un acquittement général. En appel, une seule peine sera prononcée, celle du directeur des travaux du Bois du Cazier, Adolphe Calicis, condamné à six mois de prison avec 5 ans de sursis. Dans leur arrêt, les juges rappellent que “l’économie, quelle que soit son importance pour le bien général, ne peut prétendre étouffer les autres valeurs, la vie étant le plus grand bien de tous les biens et devant être protégée jusqu’aux limites les plus extrêmes”.

La catastrophe entraînera un renforcement des règles de sécurité minière, en Belgique mais aussi au niveau européen. Elle signera aussi la fin de l’immigration massive des Italiens vers la Belgique et ses mines. Le site du Bois du Cazier a quant à lui fermé ses portes onze ans plus tard, en 1967. Il a depuis été transformé en musée sur le passé charbonnier de la région.

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